Falsifications scientifiques et bureaucratie (1/3)
Histoire synthétique de la discursivité scientifique.
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“La vérité est liée circulairement à des systèmes de pouvoir qui la produisent et la soutiennent, et à des effets de pouvoir qu’elle induit et qui la reconduisent.”
Michel Foucault
“Die Erfahrung ist im Kurse gefallen.” (Le cours de l’expérience a chuté.)
Walter Benjamin
“The ideal subject of totalitarian rule is not the convinced Nazi or the convinced Communist, but people for whom the distinction between fact and fiction (i.e., the reality of experience) and the distinction between true and false (i.e., the standards of thought) no longer exist.”
Hannah Arendt [0]
L’année qui vient de s’écouler a été rythmée par les révélations de la presse dans des affaires de méconduite scientifique touchant la sphère dirigeante du CNRS, aussi bien dans la production d’articles que d’“enquêtes” complaisantes, inexistantes ou étouffées selon les cas. La réputation de l’établissement n’a pas seulement été entachée en France, les revues internationales Nature et Science s’étant fait l’écho des errements de trois directions successives du CNRS [1]. Pour analyser cette séquence, il convient d’écarter d'emblée deux écueils : l’indignation d’ordre moral et l’opinion sur le fond de ces affaires. Pour tenter d’en mettre au jour les dimensions systémiques, nous proposons un détour par l’histoire sociale de la production de connaissances scientifiques, en nous penchant sur la question du crédit accordé au récit d’expériences, c’est à dire à la question de leur certification. Dans la seconde partie de ce billet, nous partirons, au contraire, des affaires de fraude et de falsification qui ont touché la techno-bureaucratie de la recherche pour éclairer les mutations en cours des normes, des mécanismes et des instances constitutives d’une nouvelle “gouvernance de la vérité”.
Première partie.
Histoire synthétique de la discursivité scientifique.
Conformément à la tradition aristotélicienne, la théorisation scientifique s’est appuyée jusqu’à la fin de la Renaissance sur l’expérience commune. L’utilisation de dispositifs instrumentaux, faisant apparaître des phénomènes échappant aux perceptions ordinaires, apparaît au 17e siècle [2]. Le remarquable Sidereus Nuncius, publié en 1610 par Galilée [3], frappe par sa modernité, non seulement par les idées qui s’y trouvent et par l’organisation du texte et des illustrations selon une rationalité très proche d’un article d’aujourd’hui, mais aussi par d’autres caractéristiques qui nous amènent à notre sujet [4]. La représentation de la Lune qui y figure est manifestement maquillée par rapport à la réalité : le terminateur, cette ligne qui sépare l’ombre de la lumière, passe par un immense cratère d’impact, aussi parfait que fictif, et présente des corrugations accentuées d’un ordre de grandeur, qui amplifient d’autant le relief réel [5]. L’urgence, seule, justifie Galilée, a empêché de fournir les détails : “Ulterius progredì temporis angustia inhibet ; plura, de his brevi candidus Lector expectet.” Il inaugure ainsi la longue tradition des promesses non tenues d’articles longs à venir, en complément de lettres. Autre marque de modernité, le Sidereus Nuncius s’ouvre par les remerciements aux pourvoyeurs de fonds, sous forme d’une dédicace des satellites de Jupiter aux Médicis, flatterie à Cosme — le cosmique — à des fins immédiatement intéressées [6]. Ceci nous amène à émettre une première hypothèse : la certification de l’expérience scientifique se joue au sein de l’espace que les savants tentent collectivement de ménager avec les pouvoirs et les intérêts nécessaires à leur activité. La rétractation de Galilée après son passage devant une “commission d’enquête” inquisitoriale [7][8] suffit à témoigner de la violence qui se joue dans ces rapports de proximité, depuis l’invention même de l’expérience scientifique.
Au 18e siècle, un nouveau système normatif s’installe, qui repose sur un régime sensoriel de la preuve scientifique : les expériences, pour prendre leur valeur universelle, doivent être spectaculaires et se dérouler entourées d’aristocrates qui accréditent par leur statut social la moralité du témoignage [9]. Au fil de ce siècle où la chimie fut reine, le regard est progressivement remplacé par l’instrumentation, puis par la mesure ; le témoin devient l’expérience elle-même, puis le graphique ; la curiosité cède la place à l’utilité puis à l’exactitude. Le Portrait d'Antoine Lavoisier et de sa femme, peint par David en 1788, témoigne de la disparition de l’aréopage aristocratique, pour ne laisser qu’un face-à-face entre les savants et leurs instruments [10]. Puis le corps du scientifique est à son tour escamoté du régime probatoire, qui doit se purifier de toute contingence : les lois implacables qui régissent la matière doivent se passer des mains expertes de l’expérimentateur [11].
La place progressivement prise par les instruments standardisés, les appareillages et les machines dans le processus de construction des faits scientifiques participe, au même titre que l’usage du méta-langage mathématique, de l’institution de normes communes faisant de la recherche un métier. Elle permet au monde savant de nouer de nouvelles alliances avec les artisans et les ingénieurs, dont le savoir faire devient un élément de preuve scientifique. Du 19e au début du 20e siècle, la science connaît une phase d’autonomisation [12] ambivalente, liée au mythe fondateur du Progrès. Les succès matériels liés à l’industrialisation et à l’expansion des techniques issues des sciences physiques, mais aussi à la révolution pastorienne et à l’éducation, prolongent les rêves utopiques des Lumières. La société s’affranchit de l’hétéronomie [13] religieuse et de ses normes ; la science, appuyée par sa capacité à dire le vrai sur le monde, devient alors l’instance supplétive de légitimation du pouvoir. La nouveauté ne réside pas tant dans le fait que le pouvoir, pour se reproduire et se perpétuer, produise et transmette un savoir qui se dit “vrai”, que dans le fait que ce savoir prenne la forme de la discursivité scientifique [14][15]. Nourries du saint-simonisme et du positivisme comtien, les élites s’appuient sur la raison pour prendre en charge le destin de l’humanité devant conduire au bien commun, par la soumission de la nature et des hommes et par l’accroissement illimité de la production de biens matériels. Cette prétention à une théorie déterministe des changements socio-historiques se retrouve dans le « socialisme scientifique » de Marx et Engels, féru lui aussi de productivisme. [16]
Ce dogme téléologique d’un gouvernement des hommes fondé sur un imaginaire pseudo-rationnel postulant la centralité de l’ordre économique et l’expansion infinie de la sphère productive et de la sphère techno-scientifique [17] se fracasse sur les deux guerres mondiales et sur les totalitarismes du 20e siècle. Le totalitarisme procède, dans son essence, d’une négation du politique et survient par la violence du consentement à une vision unique du monde, quand l'idée démocratique suppose au contraire une pluralité des rationalités en débat [18]. Partout où il y a de l’orthodoxie, il y a des gardiens du dogme — une bureaucratie. Ni la société ni l’histoire ne sont soumises à des lois déterministes, transcendantes, dont on peut produire la théorie : le politique est affaire de création humaine, soumise mais non déterminée par les conditions matérielles, la création étant, précisément, ce qui n’est pas dérivable de ce qui précède. Ainsi, l’imaginaire occidental moderne, que l’on peut résumer par l’invocation de la Raison, se constitue de deux éléments antinomiques : d’une part, l’expansion illimitée de la “maîtrise rationnelle” et de la domination sur la nature et les hommes ; d’autre part, la démocratie comme auto-institution raisonnée par la société des règles collectives qu'elle se donne et son corollaire, la politique comme direction consciente, par les citoyens eux-mêmes, de leur vie.
Pendant l’après-guerre s’élabore le régime probatoire du travail savant le plus familier, qui institue la science comme recherche collective et désintéressée de la vérité. La vérité n’est pas ici une révélation de faits immuables mais est investie comme problème, comme horizon commun et comme base minimale d'une éthique de la confrontation. Si la vérité scientifique est affaire de raison, d’établissement de faits objectivables, de cohérence interne, elle devient simultanément affaire de démocratie [19]. La vérité scientifique est en tension entre l’autonomie de pensée, qui suppose une interrogation illimitée sur le monde, qui ne s’arrête devant rien et se remet constamment en cause [20], et la nécessité d’une forme modernisée de disputatio dans un espace public où interviennent de manière effective la confrontation et la critique réciproque.
La traduction de ces principes en pratiques, en normes et en procédures a reposé sur trois piliers. Premièrement, la notion de conflit d’intérêts (voir définition ci-dessous) permet de fixer les limites du champ scientifique à ce qu’aucun intérêt particulier ou privé ne peut ni s’approprier ni conditionner. Deuxièmement, la recherche expérimentale s’appuie sur de petits collectifs de recherche (équipes ou collaborations) au sein desquels les faits et les méthodes sont soumis à la vérification et à la contradiction collectives. La confiance accordée a priori aux faits rapportés dans des articles repose essentiellement sur le travail collectif et la discussion ouverte à l’intérieur du laboratoire. Tout travail expérimental comporte, par nature, des incertitudes. Seul le débat interne, collaboratif, permet de fixer les limites de légitimité en échappant au carcan de normes externes, nécessairement grossières. C’est aussi à l’échelle humaine de l’équipe que les apprentis chercheurs se forment à la pratique expérimentale dans leur champ disciplinaire. Troisièmement, le processus de publication passe par des revues publiques (sociétés savantes, presses universitaires, etc), dont le processus éditorial est confié à des chercheurs en activité, reconnus par leur communauté. La disputatio et le contrôle externe de validité sont délégués à des rapporteurs (referees) anonymes, choisis par un éditeur qui engage, ce faisant, sa responsabilité scientifique [21].
Ce régime probatoire de l’expérience scientifique est maintenant mis en crise depuis deux décennies. La seconde partie de ce billet prendra prétexte des affaires de fraude récentes pour établir les grandes lignes du changement normatif en cours et de ses conséquences délétères.
Conflit d’intérêts — La règle la plus élémentaire en matière d’intégrité scientifique consiste à ne pas exprimer d’opinion ni intervenir dans des processus d'évaluation (recrutement, promotion, travail de referee, enquête scientifique) en étant en situation de conflit d'intérêts. Le conflit d’intérêts n’est pas une inconduite mais caractérise toute situation de fait empêchant la neutralité scientifique. S’il est d’usage de les déclarer spontanément, les conflits d’intérêts s’établissent par leur “notoriété”, c’est-à-dire par le caractère objectivable des faits qui les constituent.
[0]
Entretien avec Michel Foucault réalisé par A, Fontana et P. Pasquino, en juin 1976.
http://1libertaire.free.fr/MFoucault134.html
Walter Benjamin, Erfahrung und Armut.
https://www.textlog.de/benjamin-erfahrung-armut.html
"Le sujet idéal de la domination totalitaire n’est ni le nazi convaincu ni le communiste convaincu, mais celui pour qui les distinctions entre fait et fiction (i.e. la réalité de l'expérience) et entre vrai et faux (i.e. les normes de la pensée) n’existent plus."
Hannah Arendt, The Origins of Totalitarianism.
https://www.azioniparallele.it/images/materiali/Totalitarianism.pdf
[1] Computer scientist to lead French research giant; interim head leaves amid misconduct allegations
https://www.sciencemag.org/news/2018/01/computer-scientist-lead-french-research-giant-interim-head-leaves-amid-misconduct
French plant biologist cleared of misconduct in new inquiry
https://www.nature.com/articles/d41586-018-06966-1
[2] C’est aussi période à laquelle paraissent les premiers articles puis la première revue scientifique:
https://royalsociety.org/journals/publishing-activities/publishing350/history-philosophical-transactions/
[3] Fac-similé de l’édition latine:
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9907264/f5.image
Traduction en anglais:
https://people.rit.edu/wlrgsh/Galileo.pdf
[4] On s’amusera de ce que les dernières révélations sur la rétractation de Galilée paraissent dans la revue Nature:
https://www.nature.com/articles/d41586-018-06769-4
[5] On pourra se référer à cet article paru pour les 400 ans de la publication:
https://images.math.cnrs.fr/Il-y-a-quatre-cents-ans-Sidereus.html
Alexandre Koyré pointe également les résultats d'observation douteux de Galilée:
Du monde clos à l’univers infini, Presses Universitaires de France, 1962. Réimpr. Paris, Gallimard, 2003.
[6] Sur la façon dont Galilée ménage son espace d'autonomie par rapport aux dépendances politiques, on lira avec intérêt:
Mario Biagioli, Galileo Courtier: the Practice of Science in the Culture of Absolutism, Chicago University Press, 1993.
Recension de l’ouvrage:
https://www.persee.fr/doc/rhs_0151-4105_1998_num_51_1_1315
[7] Sur Galilée et son procès, quelques ouvrages essentiels:
Stillman Drake, Galileo at Work, Chicago University Press, 1978.
Maurice Finocchiaro, The Galileo Affair. A Documentary History, University of California Press, 1989
Maurice Finocchiaro, Retrying Galileo, 1633-1992, University of California Press, 2007).
Maurice Clavelin, La philosophie naturelle de Galilée, Albin Michel, 1996 et Galilée Copernicien, Albin Michel, 2004.
[8] Sur la réaction de l’Eglise aux thèses coperniciennes, avant les observations de Galilée, un article important :
MP Lerner, “Aux origines de la polémique anticopernicienne (I). L'Opusculum quartum de Giovanmarie Tolosan”, Revue des sciences philosophiques et théologiques, T. 86, 2002, pp. 681-722.
https://www.cairn.info/revue-des-sciences-philosophiques-et-theologiques-2002-4-page-681.htm
[9] Sur les transformations du compte rendu scientifique à l'époque moderne, l’exemple canonique est celui de la controverse sur l’existence du vide ayant opposé Thomas Hobbes à Robert Boyle, et sa pompe mise au point par le grand expérimentateur Robert Hooke:
S. Shapin, "Pump and Circumstances : Robert Boyle's Literary Technology", Social Studies of Science, vol. 14, n°4, 1984, p. 481-520
Steven Shapin et Simon Shaffer, Léviathan et la pompe à air. Hobbes et Boyle entre science et politique, La Découverte, 1993.
Recension:
https://www.persee.fr/doc/reso_0751-7971_1994_num_12_65_2874
[10] Christian Licoppe, La formation de la pratique scientifique. Le discours de l'expérience en France et en Angleterre (1630-1820), 1996, Paris, La Découverte (série anthropologie des sciences et des techniques), 346 pages.
Simon Schaffer, La Fabrique des sciences modernes, Paris, Le Seuil, 2014.
Pour une bibliographie plus complète de Simon Schaffer, voir:
https://laviedesidees.fr/Laborieuse-Nature.html
[11] On lira, à ce propos cet article sur ce que le talent d’expérimentateur de Joule, qui faisait des mesures d’une précision remarquable, devait au savoir-faire de la brasserie paternelle:
H. Otto Sibum, « Les gestes de la mesure. Joule, les pratiques de brasserie et la science », in Annales. Histoire, sciences sociales, juillet-octobre 1998, n°4-5, pp. 745-774.
https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1998_num_53_4_279696
[12] Sur les procédures de validation des travaux scientifiques, on pourra lire cet ouvrage récent:
V. Fages, Savantes Nébuleuses, Ed. EHESS, 2018.
Sur la refondation de l’Université, on pourra lire:
Christophe Charle, La République des universitaires 1870-1940, Paris, Le Seuil, 1994.
Christophe Charle, Jacques Verger, Histoire des universités, coll. « Que sais-je ? », Paris, P.U.F., 1994, 2e édition mise à jour, 2007.
Christophe Charle, “Jalons pour une histoire transnationale des universités”
https://journals.openedition.org/chrhc/3147
Robert Fox et George Weisz, The Organization of Science and Technology in France 1808-1914, Cambridge University Press, 1981.
Recension:
https://www.persee.fr/doc/hedu_0221-6280_1983_num_18_1_1174
[13] On dit d’un système politique qu’il est hétéronomique lorsqu’il invoque une source des lois et des institutions extérieure à la société et échappant par conséquent à l'action humaine. On pourra lire par exemple:
Bruno Karsenti, L’énigme de l’hétéronomie, la religion selon Castoriadis.
https://journals.openedition.org/lhomme/32578
[14] Nous avons délibérément mis de côté le concept de “régime de vérité” introduit par Michel Foucault, et distordu dans la littérature post-moderne jusqu’à le vider de sa substance. Nous nous contenterons ici de renvoyer à l’œuvre de Foucault en en donnant un aperçu au travers de trois citations:
“Il faut plutôt admettre que le pouvoir produit du savoir (et pas simplement en le favorisant parce qu’il le sert ou en l’appliquant parce qu’il est utile) ; que pouvoir et savoir s’impliquent directement l’un l’autre ; qu’il n’y a pas de relation de pouvoir sans constitution corrélative d’un champ de savoir, ni de savoir qui ne suppose et ne constitue en même temps des relations de pouvoir. Ces rapports de « pouvoir-savoir » ne sont donc pas à analyser à partir d’un sujet de la connaissance qui serait libre ou non par rapport au système du pouvoir ; mais il faut considérer au contraire que le sujet qui connaît, les objets à connaître et les modalités de connaissance sont autant d’effets de ces implications fondamentales du pouvoir-savoir et de leurs transformations historiques. En bref, ce n’est pas l’activité du sujet de la connaissance qui produirait un savoir, utile ou rétif au pouvoir, mais le pouvoir-savoir, les processus et les luttes qui le traversent et dont il est constitué, qui déterminent les formes et les domaines possibles de la connaissance.”
Michel Foucault, Surveiller et punir, 1975.
“Le savoir n’est au contraire pas l’apanage de la science, mais produit par toute une série de gens, de lieux, d’institutions, qui de par leur position, leur ton, leur notoriété, prétendent à la vérité et font résonner cette vérité dans la tête de milliers de gens”
Michel Foucault, Pouvoir et savoir, 1977.
“(i) En quoi la production et la transformation du partage vrai/faux sont-elles caractéristiques et déterminantes de notre historicité ?
(ii) De quelles manières spécifiques ce rapport a-t-il joué dans les sociétés « occidentales » productrices d'un savoir scientifique à forme perpétuellement changeante et à valeur universelle ?
(iii) Que peut être le savoir historique d'une histoire qui produit le partage vrai/faux dont relève ce savoir ?
(iv) Le problème politique le plus général n’est-il pas celui de la vérité ? Comment lier l'une à l'autre la façon de partager le vrai et le faux et la manière de se gouverner soi-même et les autres ? La volonté de fonder entièrement à neuf l'une et l'autre, l'une par l'autre (découvrir un tout autre partage par une autre manière de se gouverner, et se gouverner tout autrement à partir d'un autre partage), c'est cela la « spiritualité politique ».”
Michel Foucault, Table ronde du 20 mai 1978.
[15]
Nous recommandons cette synthèse sur le travail d’historisation des sciences de Michel Foucault:
Jerome Lamy, Vérité, science, pouvoir: Michel Foucault, historien des sciences au Collège de France, French Forum, University of Pennsylvania Press, Volume 43 (2018) pp. 131-146
https://muse.jhu.edu/article/704303
[16] Serge Audier, L'âge productiviste. Hégémonie prométhéenne, brèches et alternatives écologiques, La découverte, 2019.
On pourra lire cette entrevue avec l’auteur:
https://www.liberation.fr/debats/2019/02/08/serge-audier-la-gauche-porte-une-part-de-responsabilite-historique-dans-la-crise-ecologique-contempo_1708240
[17] Note historique sur le mot « technoscience »:
https://zilsel.hypotheses.org/1875
[18] “La démocratie allie ces deux principes apparemment contradictoires : l'un que le pouvoir émane du peuple, l'autre qu'il n'est le pouvoir de personne.”
Claude Lefort, L’invention démocratique.
[19] Démocratie n’est pas ici à prendre dans le sens dévoyé de “soumis au vote”. Sur la question démocratique, recommandons la lecture de ce livre:
Jacques Rancière, La Haine de la démocratie, La Fabrique, 2005.
[20] Nous empruntons ces idées et ces mots à différents textes de Castoriadis et en particulier à:
Cornelius Castoriadis, L’individu privatisé
https://www.monde-diplomatique.fr/1998/02/CASTORIADIS/3528
Cornelius Castoriadis, L'Institution imaginaire de la société
http://www.seuil.com/ouvrage/l-institution-imaginaire-de-la-societe-cornelius-castoriadis/9782020365628
Cornelius Castoriadis, Une société à la dérive - Entretiens et débats (1974-1997)
http://www.seuil.com/ouvrage/une-societe-a-la-derive-entretiens-et-debats-1974-1997-cornelius-castoriadis/9782020788533
Cornelius Castoriadis, La montée de l’insignifiance. Les carrefours du labyrinthe 4 (2007).
[21] Sur la place du système d’expertise anonyme dans l’histoire du régime probatoire en science expérimentale, recommandons l’épilogue de ce livre, intitulé “Comment nous vivons”:
Steven Shapin Une histoire sociale de la vérité. Science et mondanité dans l’Angleterre du xviie siècle, La Découverte.
Recension:
https://www.cairn.info/revue-geneses-2016-2-page-160.htm